D’où la pertinence de la pensée paysagère, qui émane du territoire, pense le vide et ses relations. Cette pensée permet de concevoir l’organisation de l’espace (…) comme un écosystème dans lequel on se trouve, et avec lequel on évolue. (M. Péna, préface, p.8). C’est toute la démarche d’A. Delacroix qui a mis au cœur de ses projets l’écologie et toute sa capacité à convaincre les acteurs du paysage (maîtres d’ouvrages, habitants, architectes…) : une écologie naturellement déclinée à toutes les échelles de l’aménagement – celui d’une voie à Wissous, où l’on pose d’abord les bases d’installation des plantations dans les meilleures conditions ; l’aménagement de plusieurs centre-bourgs (Le Thourel, Fontrevaud, Le Clos-Coutard…) où il invente des projets ou « jardins-éponges » qui régulent les eaux pluviales autant qu’ils contribuent à enrichir la biodiversité.
Au fil des pages, une belle sélection de projets, à chaque fois bien décrits, un peu comme une histoire… et des titres de chapitres qui ne font que reprendre les enjeux et la finalité du projet de paysage : « Réenchanter le béton, Rendre son cours à une rivière, Raconter des histoires naturelles, Concilier patrimoine et usages, Repenser le jardin vivrier collectif, Réguler les eaux pluviales, Encourager les mobilités douces … », bref l’ensemble des missions des paysagistes concepteurs au XXIème siècle !
Michel Audouy
- F Arnauld Delacroix, éditions Garden-Lab, juillet 2020, 119 pages illustrées, 22 euros.