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L’urbanisme des milieux vivants

Agence TER, Grand Prix de l’urbanisme 2018

« L’urbanisme des milieux vivants » définit en quelques mots la spécificité de l’action des paysagistes sur le champ des territoires urbains. Il s’agit du livret publié à l’occasion du Grand prix national d’urbanisme, délivré en 2018, pour la 4ème fois de son histoire, à des paysagistes : Henri Bava, Michel Hoessler et Olivier Philippe, cofondateurs de l’agence TER.
Reprenant le vocabulaire des trois paysagistes, l’auteur – Ariella Masboungi – fait ressortir les points clés de la démarche des lauréats à travers une présentation de quelques projets et démarches emblématiques, détaillés en deux grands chapitres : « Le paysage fondateur de la ville-territoire » et « Dynamiser les milieux vivants ». On retrouve des projets connus de parcs et d’espaces publics en France, Allemagne, Chine, ou Etats-Unis… et des démarches inscrites dans un temps plus long, celui de la planification comme Seine aval ou le Parc de Garonne à Toulouse, les deux-rives à Strasbourg aux horizons de 2024 et plus. La notion de milieu vivant se décline à toutes les échelles et les strates mais le sol, comme socle du vivant, est  toujours au cœur du dispositif. Dispositif auquel s’ajoute toute la richesse des relations humaines aux lieux et aux territoires. Les liens sociaux sont inséparables des interactions entre la géographie, la flore, la faune, l’identité des territoires… L’agence TER démontre par l’exemple comment recréer des liens harmonieux entre la ville et les milieux vivants, l’agriculture et la ville, la ville et la campagne, et enfin l’humain et la ville. A cet égard, l’un des exemples les plus aboutis est probablement le parc des Docks à Saint-Ouen. Première pierre d’un nouveau quartier, ce parc traite à la fois de questions sociales (usages, éducation…) et environnementales (gestion des eaux pluviales, réservoir de biodiversité), sans renier une dimension culturelle qui le fait s’inscrire dans la mémoire du lieu, et plus largement dans l’histoire du paysagisme. L’Agence TER est aussi un très grand collectif où se côtoient et travaillent ensemble des paysagistes, des architectes, des urbanistes, des graphistes, des ingénieurs… français et étrangers dans une volonté d’adapter constamment la profession et la manière de projeter le paysage, aux différents enjeux contemporains. A travers ce prix, la démarche des paysagistes se voit une nouvelle fois reconnue et validée notamment quand la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, parle dans sa préface de « Tisser un urbanisme avec les ressources vivantes de nos territoires ». A noter, dans la seconde partie du livre, plusieurs bonnes pages consacrées aux nominés : des personnalités de très grande qualité, Patrick Bouchain, François Leclercq, et Jacqueline Osty. J. Osty, lauréate en 2018 du Grand prix national du paysage et du Grand prix des Victoires du paysage pour l’aménagement des quais de la Seine à Rouen.

Michel Audouy

  • Ariella Masboungi (ss la dir.), éd. Parenthèses, collection Grand Prix de l’urbanisme, 169 pages illustrées, 16 euros.

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